



Autour de San Cristobal se regroupent la plupart des villages indigènes tzoltziles du Mexique. On est tout d’abord allé visiter la capitale de l’ethnie tzoltile, San Juan Chamula à 10 km de San Cristobal. Chamula, comme beaucoup de villages aux alentours de San Cristobal, sont des zones de non-droit qui n’ont rien à voir avec le reste du Mexique : propre religion, propre éducation, propres polices (police de religion, police civile, police politique), propres règles et propre langue (le maya tzoltzil). La population n’apprécie pas les étrangers, en particulier dans leurs intrusions dans leurs pratiques religieuses. Nous n’avons pas eu le droit de prendre des photos dans « l’église » de Chamula. A l’intérieur, une ambiance assez bizarre : des cierges partout, des épines de pin qui recouvrent le sol, une odeur d’encens, des fidèles à genoux sortant toutes les larmes de leurs corps, d’autres qui dorment par terre pour décuver de leurs soirées arrosées, d’autres qui chantent, d’autres qui boivent... Le mieux c’est quand on a vu tous ces indiens boire à outrance du coca ou du pepsi dans l’église. Pour eux, boire du coca ou du pepsi permet de roter et donc de chasser les mauvais esprits. L’église est aussi l’hôpital des habitants de Chamula avec des guérisseurs assez mystérieux… Bref ce village fut assez impressionnant.
Ensuite, on a décidé de monter à
50 km du village dans les plateaux brumeux du Chiapas pour rejoindre un autre village, San Andrès, village zapatiste, lieu des accords entre les zapatistes et le gouvernement mexicain. Pour le coup, la police locale ne nous a pas permis de prendre une seule photo et il s’est trouvé qu’on était les deux seuls touristes à se promener dans ce village, ce qui crée vraiment l’impression d’être étrangers. La période à laquelle on visitait ces villages correspondait en plus aux fêtes religieuses dédiées à leurs vierges. L’activité telle qu’on la vue dans le village : des hommes complètement bourrés, allongés par terre, les femmes et les enfants travaillant. Une ambiance très bizarre également dans ce village, mêlée à la pauvreté du Chiapas à l’état brut. Ici au Chiapas, les indiens sont considérés comme des citoyens de seconde zone et comme des moins que rien. Beaucoup ont donc perdu leurs dignité et identité par rapport au reste du Mexique. On n’est pas resté dans ce village zapatiste où l’on ne se sentait vraiment pas accueilli et dans un autre monde.
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